À l'année prochaine !

Y’a le Carnaval, dehors, tout le monde y va de ses sacs de petits confettis, dont la fabrication et le nettoyage causeront une pollution incroyable.

Et pour quoi au final ? Juste s’amuser ! Bien sûr, on n’en a rien à foutre, ce sont juste les enfants de nos enfants et tous les arrière-petits-enfants de n’importe quel enfant qui diront « Quelle bande d’enculés, ces connards du XXIe siècle ! Ils se sont amusés à détruire la planète, en prétextant des fêtes de merde... ».

Y’a le Carnaval, dehors, y’a des tueurs de planètes, dehors, durant quinze jours, tout le monde en ramènera chez lui ou dans sa bagnole, par semelles interposées.

Ici, y’a bien un énorme tapis à la porte d’entrée, comme j’ai certains pouvoirs, j’arrive à le voir, car il est invisible, personne ne s’y essuie les pompes ! À croire qu’ils veulent et préfèrent, plus que tout, ramener les merdes récoltées sur le trottoir : poussières, pollen, microbes, crachats, pisses et merdes de chiens, petits graviers, chewing-gums, insectes morts ou leurs œufs encore en vie, comme les œufs de blattes (cafards, cancrelats) qui naîtront chez vous pour se cacher sous les meubles et rendre insalubre le logement, etc. Le tapis, se couvre quand même de confettis, jour après jour, toujours un peu plus. Le nettoyer tout de suite serait con : dans cinq minutes ou une heure il sera aussi coloré de ces saloperies de petits ronds de papiers. Je ne vais pas le nettoyer deux fois par jour pendant quinze jours ! Vous m’imaginez, moi seul, ce que je consommerais en énergie électrique, pour un aspirateur de 2500 watts ? Combien de litres de produits chimiques et d’eaux sales (au départ, potable) jetterai-je dans les égouts ? On comprend bien, que, même « un poil maniaque », moi, à cause de deux mille cinq cents personnes, je devrai souffrir de ces confettis, au moins quinze jours, tout en continuant d’être un voisin parfait : poli, aimable, souriant, bonjour, merci, nettoyeur bénévole de tout ce qui est en commun (hall d’entrée, tapis, escaliers...). Mais, raconter ma vie, on s’en fout, pas vrai ? Vaut mieux ne pas penser aux arrières-enfants aussi cons que leurs parents... Pourquoi ça changerait ? L’année prochaine, de toute façon, y’aura le Carnaval, dehors, et je devrai recommencer mon nettoyage et ma prise de tête et de conscience.

NON ! Les humains ne changeront pas !

Et, NON, je ne suis pas le premier à m’en rendre compte et à en souffrir. Que ce soit la pollution ou tout autre manifestation débile, ça sera marqué sur un calendrier, il sera obligatoire d’y participer…

Allez, à l’année prochaine !

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